La Havane, le 10 février (ACN). Carlos Gutiérrez, secrétaire au Commerce à l'époque de l'administration de George W. Bush, a été élu pour prendre la tête du Conseil des affaires entre les Etats-Unis et Cuba (USCBC, pour ses initiales en anglais), organisation qui lutte pour la levée du blocus que Washington impose à Cuba depuis plus de 5 décades.
L'élection de Gutiérrez constitue une nouvelle impulsion dans les gestions pour augmenter le rôle des investissements étasuniens dans le marché cubain, même si le plus grand obstacle persiste : le blocus économique, financier et commercial, à écrit Prensa Latina.
Dans des propos exclusifs à ACN en novembre passé, Gutiérrez a affirmé à La Havane que « l'embargo est la clé » pour normaliser les relations commerciales entre les deux pays soulignant que les espaces comme le Conseil des affaires peuvent démontrer que le changement en matière de liens économiques est possible.
Gutiérrez assume la présidence du Conseil conscient que beaucoup de travail est à réaliser, car, comme il l'a souligné, cela prendra du temps pour normaliser les relations commerciales bilatérales puisqu'il existe de sérieuses limitations dans ce domaine.
La visite imminente du ministre Malmierca et les changements récents dans les régulations des Etats-Unis, créent des opportunités sans précédent pour les deux nations, particulièrement en matière de voyage et de petites affaires, a affirmé Gutiérrez.
Gustavo Arnavat, ex-directeur des Etats-Unis dans la Banque interamérique de Développement (BID), a signalé il y a quelques semaines qu'il est ironique que les cubains puissent voyager aux Etats-Unis sans restriction alors que les citoyens américains ne peuvent pas aller à Cuba librement en tant que touriste à cause du blocus.
Franck del Río, président de Norwegian Cruise Lines, Mike Fernández, directeur général de MBF Healthcare Partners; Candace Matthews, à la tête d'Americas à Amway, et Tom Nides, sous-directeur de Morgan Stanley, ont été récemment intégré à l'USCBC.
Mike Fernández, un des hommes les plus fortunés du sud de la Floride, a déclaré qu'il été en faveur que le Congrès des Etats-Unis lève le blocus contre Cuba, car il « n'aide pas au commerce ni à établir des relations ».
USCBC répond aux Etats-Unis à la Chambre du commerce américaine, qui représente les intérêts de 3 millions de patrons, et dont le département d'affaires internationales travaille avec ses homologues dans une veintaine de pays.
Constitué le 25 septembre dernier à Washington, supervisé par les Chambre de commerce des deux pays, le Conseil de s affaires dont le but est de construire une relation commerciale stratégique, propice à resserrer les liens dans le secteur des entreprises et à identifier les opportunités commerciales.
En novembre passé, parrainé par USCBC, plus de 50 hommes d'affaires de grandes entreprises américaines comme Stanley Morgan, Home Depot, Caterpillar, Boeing, American Airlines, Heinz Kraft, Fox News, The Wall Street Journal et Sprint, ont voyagé à Cuba.
Le Conseil est un mécanisme qui non seulement ne se limitera pas à faciliter les exportations ou les affaires des compagnies américaines à Cuba mais aussi aura comme objectifs, d'après Orlando Guillén, président de la Chambre cubaine, de « travailler pour la levée totale, rapide et inconditionnelle du blocus », unique moyen pour que les entreprises de l'île puissent développer toutes leur potentialités.
La Chambre du Commerce des Etats-Unis travaille despuis 1999 à l'amélioration de ses liens commerciaux avec la plus grande des Antilles et son président, Thomas Donohue, a réalisé de nombreux voyages à Cuba dans une posture claire en faveur de relations commerciales normales.